Est-ce que c’est grave ? Oui, car ce papillon peut facilement décimer l’intégralité de vos palmiers. Compte tenu du prix de certains d’entre eux (surtout si vous les achetez déjà grands), cela peut vite être douloureux. Découvrez l’origine et les effets néfastes du sphinx du palmier, le Paysandisia Archon, mais aussi comment reconnaître les symptômes d’un palmier infesté et les solutions pour traiter votre Arecaceae.
Sommaire
Le papillon : d’où vient-il et où le trouve-t-on ?
Son origine a été localisée en Amérique du Sud (Argentine et Uruguay) où il a été accidentellement importé en Europe par bateau il y a 20 ans de cela. Les régions les plus atteintes sont le bassin méditerranéen (principalement en région PACA & Languedoc, mais d’autres foyers ont déjà été signalés) ainsi qu’en Espagne et en Italie.
Il s’agit d’un papillon assez imposant en taille puisque son envergure (ailes déployées) est d’environ 11 cm, il est donc difficile de le manquer.
Quels sont les ravages du papillon ?
Avant d’être un papillon, il y avait une chenille… et c’est là tout le malheur. La larve va se nourrir des tiges et du tronc du palmier, créant ainsi des galeries et détruisant le cœur de la plante. Puis, comme dans tout processus, la chenille se nymphose dans un cocon (représentant étrangement une boule de fibres de palmier) et deviendra après quelques jours un papillon. Bref, c’est le cycle de la vie…

Comment savoir si mon palmier est atteint ?
Généralement, le papillon reste à proximité et vit sur les feuilles du palmier ou il y passe la plupart de son temps. On peut trouver facilement une quinzaine de larves dans le tronc d’un palmier, imaginez donc les ravages causés à votre plante !
Les symptômes
Les symptômes les plus courants sont :
- Une perforation des nouvelles palmes, on rencontre une rangée de trous en plein milieu de la feuille sans raisons apparentes,
- Apparition d’une gomme visqueuse aux extrémités des galeries,
- Jaunissement des feuilles qui se dessèchent prématurément,
- Des galeries ont été creusées tout le long du pétiole (centre de la feuille) et dans le tronc,
- Présence de sciure brune à la base du stipe.
Enfin, on peut aussi entendre les larves travailler si vous vous approchez assez près du tronc lorsqu’elles dévorent les fibres internes.
Mon palmier peut-il être concerné ?
S’il s’agit d’un Trachycarpus, d’un Phoenix, Washingtonia ou d’un Chamaerops la réponse est oui, car les stipes sont tendres et facilitent la ponte des œufs. (Bref, c’est juste 95% des espèces qu’on trouve chez nous).
Comment traiter un palmier atteint du papillon ?

Difficilement, car il n’existe pas de traitements spécifiques. Pour plus d’efficacité il faut parfois combiner plusieurs traitements.
Les solutions biologiques
Vous pouvez utiliser un produit contre les chenilles mais la simple pulvérisation ne suffit pas, il faut « arroser » votre palmier (pas les racines) et veiller à ce que le cœur du palmier soit bien imbibé. N’hésitez pas à être généreux dans le dosage et à renouveler l’opération au bout de 2 semaines.
Une fois traité on recommande aussi de placer un voile autour du palmier, à la fois pour éviter que le produit ne s’évapore trop vite en cas de pluie et aussi pour empêcher qu’un papillon ne s’échappe si jamais une larve devait éclore.
D’autres solutions existent et consistent soit à utiliser un parasite qui va contaminer la larve (Steinernema carpocapsae) qui va tuer la chenille en 2 à 3 jours, soit utiliser un produit à base de spore de « Beauveria bassiana », c’est un champignon qui va germer sur la larve et finira par la tuer.
Les solutions pour une lutte mécanique
Vous pouvez envisager un curetage des galeries pour détruire les larves et leurs cocons à l’aide d’un fil de fer au début de l’infestation, ou encore une solution qui consiste à répandre une glue qui va coller les ailes des papillons et ralentir leurs proliférations.
L’une des méthodes de lutte est aussi l’abattage du palmier et son incinération dès les premiers signes de présence du papillon ! Il faut savoir se couper la main pour ne pas perdre le bras…